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Bitume

Description d'un monde post apocalyptique basé sur le jdr Bitume

Bitume Mk5 - Confrérie du Serpent - Partie 4 - Fin

Un de ses dictons préférés était : « un serpent à toujours des crocs… » c’est pour cette raison qu’il avait toujours une arme sur lui : sa fidèle machette. Il courait tout en pensant aux évènements récents, essayant de leur donner une logique :

ELLE l’avait sauvé, ELLE lui avait sauvé la vie ? Mais de quel droit ? Comment pouvait-elle oser ? Ils étaient quittes ? Mais c’est lui qui devait tout contrôler tout et elle osait décider à sa place ? Mais qui était donc cette femme ?

Arrivé sur le fuyard, il entama le combat dans un état de rage silencieuse qu’il ne connaissait pas. Il avait besoin de se défouler et le déluge de coups qu’il porta ensuite suffit à peine à le soulager.

Quand il reprit haleine, le fuyard était démembré, son corps réduit à un tas de chair mélangée avec l’humus du sol. Marko est couvert de la tête aux pieds de sang et de terre. Il trancha la tête du reste du corps et reprit la direction de son campement.

Sur le chemin, de nombreux guerriers le croisèrent et ils s’écartèrent instinctivement du chemin de leur chef qui était méconnaissable. Une machette dans une main, la tête d’un homme tenue par les cheveux dans l’autre, Marko marchait lentement vers la hutte de cérémonie.

 « Dany ! Dany ! » Marko appelait son lieutenant. A son arrivée, celui-ci eut de la peine à reconnaître son chef. Il faisait face à un homme retourné à l’état primal, un sauvage.

La tête de l’agresseur roula sur le sol jusqu’aux pieds du lieutenant : « Trouve son clan » fut le seul ordre donné.

Prenant conscience de l’endroit il se trouvait, Marko lâcha : « Ou est ELLE ? »

Any, encore présente dans la hutte, l’interpela : « Ici Maître… »

La démarche de Marko se fit pesante, la fatigue et la diminution d’adrénaline se faisaient sentir. Il s’approcha d’Any et vit un corps gisant sur le sol.

Marko - « Que fait ELLE là ? »

Any – « Maître, quand les femmes ont retiré sa tunique pour la soigner, elles ont vu sa marque et refusent de soigner un ennemi… »

Marko pensa que cette réaction était compréhensible. Il ne pouvait les blâmer, mais il ne voulait pas qu’ELLE meure, enfin pas de cette manière. Il lui était redevable d’une vie, et sa fierté ne pouvait pas l’accepter.

Il se baissa donc, souleva le corps inanimé et se dirigea vers la hutte de l’Oracle. Il entra sans même se faire annoncer et héla l’Oracle.

Une vieille femme au visage parcheminé se tenait devant lui. Ses yeux aveugles le dévisageaient : « Que veux-tu ? »

Marko – « Soigne la » et il déposa délicatement le corps sur le sol.

La vieille femme s’agenouilla, et d’une main toucha le visage de la blessée. Elle tourna un visage grave vers Marko et lui dit : « Si tu veux devenir l’Hydre, laisse-la mourir, sinon tu perdras tout… »

La réponse de Marko fut laconique : « Soigne-la ! »

L’oracle : « Revient dans 3 jours et assume tes actes. »

Marko quitta la hutte et partit se laver, la couche de sang et de débris de végétation l’exaspérait.

Pendant trois jours, il fut d’humeur exécrable. L’agresseur nocturne n’appartenait à aucun clan de serpent. L’assassinat avait été commandité, mais par qui ? la fureur de Marko avait empêché tout interrogatoire.

Les sentinelles, qui avaient quitté leur poste pour assister à la célébration reçurent 10 coups de bâton chacune. La punition semblait minime, mais quand les guerriers virent Marko prendre le bâton pour infliger lui-même la sanction, ils changèrent d’avis. Sa rage bouillonnait en lui.

A chaque moment de libre, ses pensées revenaient sur cette femme qui s’était sacrifiée pour le sauver. Elle avait décidé de sa mort, elle avait pris sa revanche et cela Marko ne le supportait pas.

Les sentinelles eurent des bleus pendant plusieurs semaines et s’estimèrent heureuses de ne pas avoir d’os cassés.

Au bout des trois jours, Marko se présenta à la hutte de l’Oracle qui le fit entrer. Dans un lit, ELLE était emmaillotée dans un linge blanc, totalement immobile, inconsciente.

L’Oracle : « J’ai fait tout ce que je pouvais, sa vie est entre les mains des Dieux… Implore les, peut-être qu’ils t’écouteront pour la sauver »

Marko – « Merci », il souleva sans peine le corps réduit à l’état de momie et prit ensuite la direction de sa hutte, traversant le village. Sur le chemin, personne ne lui adressa la parole, la lueur meurtrière qui brulait dans ses yeux en découragea plus d’un.

Pendant une semaine, il s’occupa de ce corps inanimé. Il ne savait pas si c’était par repentance ou par dévouement, mais tous, sauf Any, considèrent cet acte comme un aveu de faiblesse.

Any s’occupait toujours des tâches ménagères et de la cuisine. Grâce à elle, Marko avait appris le prénom de la captive « Shina ». Pendant une semaine, la vie de Marko se limita à prendre soin de Shina… Il se comporta avec elle comme une mère le ferait avec son nourrisson.

Lui, le puissant et fier guerrier, se retrouvait à s’occuper d’une femme alitée et inconsciente. Au soir du septième jour, il prit la main de la femme dans la sienne, et y déposa un simple baiser en murmurant une unique phrase en forme de prière : « Réveille-toi, je t’en prie »

A son réveil, le matin du huitième jour, il lança un regard rapide à la femme inconsciente et s’aperçut qu’elle le fixait avec étonnement. Elle réussit à chuchoter « Pourquoi la mort ne veut pas de moi ? » et elle sombra à nouveau dans un sommeil réparateur.

Marko reprit ses habitudes de chef de clan, il continuait ses patrouilles, ramenait de la nourriture au clan et le protégeait des intrusions. La routine s’installa pendant quelques semaines. Tout se passait bien, enfin en avait-il l’impression.

Lors de la première sortie de la captive de la hutte, il y avait bien eu quelques frictions avec des femmes, mais il était intervenu en interdisant qu’on touche à son tatouage, donc implicitement à Shina. Les femmes du clan s’étaient donc tenues à l’écart.

Cependant, un soir, alors qu’il revenait de deux jours de patrouille, il surprit des pleurs provenant de sa hutte. Intrigué, il découvrit Any, allongée sur le sol, bâillonnée et retenue captive par des cordes. Les pleurs venaient d’un coin de la hutte, recroquevillée, Shina pleurait. Elle tenait entre ses doigts des cheveux. En s’approchant plus près, Marko s’aperçu qu’elle avait le crâne rasé. Les femmes du village n’avaient pas touché au tatouage, seulement à sa porteuse…

Les nerfs de Shina avaient craqué. Elle avait perdu son dernier fragment de dignité.

Marko délivra Any, puis enveloppa Shina de ses bras. Il sentit deux mains s’accrocher à ses vêtements et les pleurs redoublèrent. Entre deux sanglots, elle lâcha « Espèce de salaud » Il la garda contre lui, le temps qu’elle se calme et s’endorme.

Au cours de la nuit, alors qu’il tenait encore Shina dans ses bras, il sommeilla quelques instants. Lors de ce bref moment, entre lucidité et sommeil, apparut son épouse, tuée il y a 5 ans par des garagistes. Elle lui souriait, lui fit un signe de la main puis devint flou. Il comprit qu’elle venait de lui faire ses adieux.

Au petit matin, Any découvrit Shina endormie dans les bras de Marko. Il était encore agenouillé, le visage traversé de larmes.

Marko se doutait que rester dans le clan signifierait d’autres futures humiliations pour Shina. Il n’osait pas se l’avouer, mais elle l’avait impressionné dès leur première rencontre. Il voulait se racheter et c’est pour cette raison qu’il rassembla ses possessions les plus précieuses, proposa à Any de les accompagner et quitta discrètement le clan.

A son poignet, les quatre bracelets étaient toujours là. Un souvenir de la vie qu’il quittait pour offrir son amour à une femme.

Leur périple les mena vers le Nord, à plusieurs centaines de kilomètres.

 

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